Géopolitique de l’Accident
2e Rencontres Paul Virilio – La Rochelle – France – 1er & 2 avril 2021
Photos © Sophie Virilio
Cette deuxième édition des rencontres bisannuelles Autour de Paul Virilio, se déroule, à La Rochelle, dans un contexte bien particulier : le troisième confinement lié à la pandémie mondiale de Covid 19. Le thème choisi, Géopolitique de l’Accident, s’impose comme une évidence, un thème cher à Paul Virilio pour qui « Tout progrès technique génère son accident ». Ces rencontres sont aussi l’occasion d’un hommage à Bernard Stiegler, qui devait participer aux débats et qui disparut en août 2020,
temps forts
1er avril 2021
14h – Découverte du chantier de la Maison des écritures de La Rochelle, futur espace international de résidence artistique dédié à la création contemporaine.
15h30 – Pose de la première pierre du Musée de l’Accident en Baie de la Rochelle.
2 avril 2021
Webinaire depuis le Musée Maritime de la Rochelle
Place Bernard Moitessier -17000 La Rochelle
10h00 – 16h45
En préambule
Thierry Paquot, directeur de la rédaction de la revue Dromologie et Stéphane Emond de la librairie Les Saisons présentent le numéro 01 de la revue sur le thème « La vitesse, c’est l’état d’urgence ».
Jac Fol interpelle l’architecte Hala Wardé et Sophie Virilio sur la création du Musée de l’accident en gestation dont la première pierre vient d’être larguée au large de La Rochelle.
Introduction par Catherine Benguigui et Anna Maria Spano, élues de la Rochelle.
Présentation et animation des débats par le philosophe Thierry Paquot :
De livre en livre, depuis 1975, Paul Virilio repense les territoires à partir des mutations technologiques, analyse « l’écologie grise », annonce l’outre-ville. Il est temps de s’attarder sur « la géopolitique de l’accident » qui façonne le monde, notre monde…
10h – Présentation de la vidéo animation Dromosphère, par Jean Richer et Samuel Jan.
Création typographique autour de 2500 mots relevés dans la bibliographie de Paul Virilio.
10h15 – Géopolitique de la vapeur et généalogie de l’accident au 19e siècle par François Jarrige.
L’imposition à partir du 19e siècle d’un nouveau système énergétique fondé sur la puissance des machines productives et des combustibles fossiles a inauguré une nouvelle ère du risque et de l’accident.
11h – Entre biologie et numérique : l’accident comme vecteur d’architectures complexes par Claire Bailly
Et si l’accident était une clef de nos futures démarches de conception ? Et s’il permettait de reprendre pied dans l’écologie, le numérique et l’humain pour créer de nouvelles résiliences ?
11h30 – Discussion entre Thierry Paquot et Fares Chalabi, philosophe en résidence au Centre Intermondes, qui enseigne sur l’accident intégral de Paul Virilio à Beyrouth.
11h45 – Fordlândia, retour sur un accident programmé, par Françoise Parfait et Eric Valette du collectif Suspended Spaces.
Fordlândia est la ville qu’en 1928 l’industriel américain Henry Ford a implantée au cœur de la forêt amazonienne pour exploiter le caoutchouc nécessaire à ses voitures. Une mauvaise évaluation des conditions climatiques, humaines et topologiques causera l’échec du projet. L’analyse de terrain menée par Suspended Spaces permet de penser ce territoire comme représentatif des accidents de nos modernités.
14h – Elégie à Bernard Stiegler par Thierry Paquot et Jac Fol.
14h45 – La lenteur comme accident par Laurent Vidal. « Quand la lenteur sert à exister ou réexister ! »
15h30 – Equilibre au jardin par Gilles Clément. « À aucun moment la vitesse ne résout un problème. (…) Ce n’est pas la vitesse qui va permettre de développer un bon jardinage planétaire face au Covid, c’est l’observation des mutations et la justesse des interventions au bon endroit, au bon moment. »
16h15 –Conclusion en visio par Stéphane Paoli.
les intervenants


Visite des intervenants et des Dromologues à la Maison des écritures de La Rochelle.
©Sophie Virilio
Claire Bailly : paysagiste DPLG (ENSP Versailles), architecte DPLG (ENSA Paris – la Villette), enseignante titulaire à l’ENSA Paris – Val de Seine, Atelier International Expérimental pour la Cité Bio-numérique.
Fares Chalabi : philosophe d’origine libanaise, est en résidence au Centre Intermondes à La Rochelle entre janvier et mars 2022. Son travail porte sur la forme du raisonnement ontologique et sur l’esthétique de Gilles Deleuze.
Gilles Clément : jardinier, paysagiste, botaniste, entomologiste, biologiste, professeur émérite à l’École nationale supérieure du Paysage à Versailles (ENSP) et titulaire de la chaire de Création artistique au Collège de France (2011-2012. Sa pratique professionnelle consiste en une activité globale où figurent la conception et la réalisation de paysages ou de jardins, l’écriture et la publication de textes liés à cette activité et la communication raisonnée de cette pratique. Il est le créateur de nombreux jardins publics comme le parc André Citroën et le jardin du Quai Branly à Paris, les jardins du Roi à Blois, les jardins de Valloires dans la Somme, le parc Henri Matisse à Lille. Il a notamment publié : Le jardin en mouvement, Le salon des berces, La sagesse du jardinier, L’École de la nature (Éditions Cambourakis)…
François Jarrige : historien, maître de conférences à l’université de Bourgogne, membre de l’Institut universitaire de France, il explore l’histoire des techniques et de l’industrialisation au prisme des enjeux sociaux et écologiques. Il a notamment publié : Technocritiques : Du refus des machines à la contestation des technosciences (La Découverte), The Contamination of the Earth. A History of Pollutions in the Industrial Age, (MIT Press), La ronde des bêtes. Le moteur animal et la fabrique de la modernité (La Découverte)…
Laurent Vidal : auteur, historien et enseignant-chercheur à La Rochelle Université. Président du centre Intermondes. Fondateur et responsable scientifique de l’ethnopôle « Humanités océanes » (Pôle de recherche du Ministère de La Culture – 2022). Son domaine de recherche est l’Histoire urbaine du Brésil. De manière plus générale, il s’intéresse aux circulations culturelles dans l’espace atlantique.
Bernard Stiegler : philosophe, auteur, penseur engagé à gauche, qui prenait position contre les dérives libérales de la société, il a axé sa réflexion sur les enjeux des mutations – sociales, politiques, économiques, psychologiques – portées par le développement technologique.
Thierry Paquot : philosophe de l’urbain, essayiste, participe depuis plus de trente ans aux débats sur la ville, l’architecture et l’urbanisation. Il dénonce dans ses écrits l’urbanisme de l’ère productiviste et propose des alter-architectures au nom de l’écologie existentielle. Il a publié de nombreux ouvrages.
Francoise Parfait : professeur des universités en sciences de l’art à l’université de Paris 1 Panthéon Sorbonne au Centre Saint Charles. Responsable du Master Recherche Arts et Médias numériques. Membre fondateur du collectif Suspended Spaces (2007) plateforme de recherche en arts qui s’intéresse à des espaces géopolitiques hérités de la modernité dont l’histoire et le devenir sont « incertains ». Critique, artiste, commissaire d’exposition et auteur.
Éric Valette : agrégé et docteur en arts plastiques, professeur des Universités à la Faculté des Arts d’Amiens (Université de Picardie Jules Verne). Auteur de plusieurs ouvrages. Il travaille sur les cultures adolescentes et leurs influences dans le champ artistique contemporain. Il développe également un travail artistique et est engagé comme artiste et universitaire dans les projets du collectif Suspended spaces (no man’s land, villes fantômes, parenthèses spatiales).
Un évènement organisé par Thierry Paquot, Jean Richer, Virginie Segonne, Sophie Virilio, le CAUE 17 (Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement Charentes Maritime) et la Ville de la Rochelle. En partenariat avec le Fonds Audiovisuel de Recherche, le Musée Maritime de La Rochelle et la librairie Les Saisons. Avec le soutien de la Fondation Cartier pour l’art contemporain.
