A ROOF FOR SILENCE

En préambule, les tableaux Antiformes de Paul Virilio, cette recherche autour du vide du peintre qu’il était dans les années 50/60, se dévoilent, filmées par Alain Fleischer. Ces peintures, que nul n’a vu hormis les visiteurs de Venise, introduisent le visiteur à l’expérience de la matière structurée autour du vide. Elles sont le seuil qui permet de pénétrer dans l’installation de l’architecte franco-libanaise.
Une ligne de verres brisés, récupérés à Beyrouth après l’explosion dramatique du 4 août 2020, guide le cheminement à travers la nef vers l’espace ouvert du chœur. Le ciel s’y reflète à la fois sur une coupole en miroir incrustée dans le sol et sur les empreintes des troncs d’oliviers millénaires dont les photographies de Fouad Elkoury, reproduites sur des supports translucides, évoquent les vitraux disparus du sanctuaire.
L’architecture ruinée de l’abside est soulignée par l’évocation des peintures d’Etel Adnan, dont la série de tondi sur les oliviers est retranscrite en céramique pour s’adapter à cette installation en plein air.
Une mise en musique de la poésie d’Etel Adnan – création Soundwalk Collective et Mika –
véritable architecture sonore qui répond aux volumes de l’abbatiale, accompagne la déambulation et le regard des visiteurs.
L’installation d’Hala Wardé, par son travail sur les racines, la mémoire et le vide, apporte une dimension symbolique complémentaire à la grandeur de l’abbatiale partiellement ruinée, créant une nouvelle expérience de visite.